Allez, je me lance...Un rapide auto portrait
L’interview ou les lieux communs (J = journaliste ; BS = l’écrivain)
J – D’où vous vient ce bronzage ?
BS – De ma mère, de mon père, de très loin, « la grande Ile »,
la terre rouge : le souffre du volcan, l’ivresse du rhum, la violence des maux, la magie des couleurs, la peur des mots, le parfum des épices, la douceur des heures…on m’appelle métisse.
J – Vous êtes le dernier enfant de la fratrie, la petite gâtée pourrie ?…
BS – Oh, pour sûr : gâtée d’injonctions et d’interdictions ; pourrie de menaces et de frustrations ;
gâtée de déceptions et de privations, pourrie d‘ contradictions et de privations ; gâtée de punitions
et d’superstitions ; bien pourrie d’angoisse, gâtée de toutes peurs et d’humiliation et nourrie d’un amour indéfectible, maladroit et pudique mais d’un amour quand-même…je continue ? (sourire).
J – Hum…Quelle aisance avec les mots, comment se
fait-il ?
BS – Petite et souvent seule, je parlais devant une glace.
Des dialogues, des monologues, en anglais, en chansons, journal intime…
Plus tard, ce fut les maux et la violence des blessures - que je déclarais plus vite que mon ombre - qui m’ont dictés les mots.
Mais qu’ils soient mots non-dits ou maux criés, ils m’ont toujours parlé.
J – Et tous ces hommes dans votre vie ?
BS – Du plus loin que je me rappelle, il y en a toujours eu au moins un à mes côtés.
A ma naissance, mon enfance, mon adolescence, convalescence, inconscience…
Même à l’éveil ! Ils m’ont toujours accompagnés, même quand je les ai méprisés…
et toujours un en moi bien sûr !!! Je possède un fort masculin vous savez…
qui tend à se féminiser (rires).
J – Une question me brûle les lèvres : quel âge avez-vous ?
BS – Et bien…ça dépend des jours ! Mais on ne pose pas cette question à une femme !…
Je dirais, ça dépend des heures et du temps : certains jours, j’ai l’âge de mon corps.
Certaines heures, l’âge de mon âme ; et quand il fait beau : l’âge de mon cœur.
J – Citeriez-vous quelques-unes unes de vos qualités ?
BS – Hum…disons, la ponctualité…la compassion…l’indépendance ! et encore…l’intelligence…
J – Vous connaissez-vous des défauts ?
BS – J’ai les défauts de mes qualités (sourires…). Allons-bon…la colère…la contradiction ! euh…
l’instabilité, la naïveté…la dépendance !…
Mais un de mes plus grands défauts est assurément de faire les questions et les réponses !!!…
Ba
N'est-ce pas mon très cher Ami ? !